Louer sa voiture sur Drivy ? Certains en font un business

Uber, Airbnb… toutes ces plateformes phares de l’économie dite collaborative s’adressaient à la base aux particuliers. Très vite néanmoins, des entrepreneurs y ont vu une opportunité économique et s’y sont engouffrés, modifiant parfois profondément leur physionomie. Drivy, la plateforme de partage de véhicules, n’échappe pas au phénomène. Aux côtés des particuliers qui décident de rentabiliser leur voiture personnelle en la louant quelques heures par semaine lorsqu’ils ne l’utilisent pas apparaissent de plus en plus de professionnels. Ils achètent trois, cinq ou dix voitures et les mettent en location sur la plateforme à la manière d’un Avis ou d’un Sixt. Rien de plus simple. Grâce à Drivy Open, un petit boîtier à installer dans la voiture qui permet au client de déverrouiller le véhicule avec son smartphone, ils peuvent louer sept jours sur sept, 24 heures sur 24, plusieurs véhicules en même temps, sans avoir à se déplacer.
30 % de loueurs pros
Selon Drivy Belgique, ces professionnels représentent déjà 30 % des loueurs actifs sur la plateforme. Et ce chiffre pourrait bien croître dans les années à venir, sous l’impulsion de la plateforme, qui cherche à encourager le phénomène. « Il y a aura toujours des particuliers sur Drivy », dit Morena Krcmar, porte-parole. « Mais dans les endroits où la demande est particulièrement forte, ils ne suffisent pas car leurs véhicules ne sont pas en permanence disponibles. Nous avons besoin dans ces lieux d’un mélange entre particuliers et entrepreneurs pour densifier notre offre et la rendre plus flexible. Les deux sont complémentaires. » La barre pour accéder au statut « Pro » est d’ailleurs placée volontairement bas par Drivy. Il ne faut que trois véhicules.
La plateforme a une équipe spécialement consacrée à l’accompagnement de ceux qui se lancent dans cette activité. Elle les conseille sur la confection du business plan, les modèles à acheter, la bonne tarification et surtout sur le lieu de stationnement de leurs véhicules. Ces professionnels sont pour l’instant surtout concentrés à Bruxelles et ciblent en particulier les gares. L’aéroport de Zaventem ne fait pas encore partie des points névralgiques ciblés, même si quelques voitures y sont déjà parfois stationnées. « Ce n’est pas notre priorité pour l’instant, mais on y pense pour le futur », glisse Morena Krcmar.
En professionnalisant son offre, Drivy ne devient-il pas un service d’autopartage en libre-service comme les autres (Drivenow, Poppy…) ? Morena Krcmar ne le pense pas. « Les usages sont différents. Ces acteurs tarifient à la minute. Leurs voitures sont plutôt utilisées pour des déplacements de courte durée à l’intérieur de la ville. Nous, c’est un forfait pour quatre heures ou une location à la journée. On peut sortir de la ville sans problème. La durée d’une location moyenne chez Drivy est comprise entre un et deux jours. » Drivy nie également venir marcher sur les plates-bandes des grands loueurs traditionnels que sont Avis, Europcar ou Sixt. « Ils visent une autre clientèle, qui est plutôt celle des vacanciers ayant besoin d’une voiture pour une ou deux semaines. »