Willy Demeyer, bourgmestre socialiste de Liège, a qualifié hier de "journée historique" le retour, après près de 60 ans, du tramway au centre de la Cité ardente pour un premier test. "Ce tramway va révolutionner la mobilité, l'environnement et l'économie", a déclaré M. De Meyer.
Le 31 août 1964, le tramway effectue son dernier trajet au cœur de Liège avant que le dernier tramway ne soit mis hors service en novembre 1967. Le tramway a été mis hors service parce que l'équipement était obsolète et que son remplacement aurait coûté trop cher. Des autobus modernes seraient plus rentables. Mais aujourd'hui, le tramway de Liège fait son grand retour.
Un prix de 500 millions d'euros
Mardi, le futur tramway de la société wallonne de transport public TEC a effectué un essai symbolique, à 5 km/heure, dans le centre de Liège, devant l'hôtel de ville et en direction de la gare.
Contrairement à ce qui s'est passé il y a 60 ans, lorsque tout le monde était soulagé de voir le tramway disparaître du centre-ville, l'ambiance était très différente dans la ville, où l'on ne voyait que des visages heureux et des applaudissements nourris.
Le retour tant attendu du tramway - le projet de prestige a été retardé de deux ans et demi, et les coûts n'ont cessé d'augmenter, jusqu'à 500 millions d'euros - devrait rendre la vie en ville plus agréable et décongestionner le trafic.
Les bus TEC étaient arrivés à saturation avec près de 4 000 passages quotidiens. A Liège, deuxième commune la plus peuplée de Wallonie avec 2 845 habitants au km², le nombre de voyages TEC a doublé en dix ans pour atteindre 93 millions de voyages par an, et un peu plus d'un usager du groupe TEC sur trois est originaire de la région liégeoise.
Cependant, l'ajout de bus supplémentaires n'aurait fait qu'augmenter le nombre de véhicules sur les routes et provoquer des embouteillages plus longs aux heures de pointe.
Le tramway dans la métropole liégeoise ?
C'est pourquoi, depuis 2007, lorsque le projet a été lancé, le tramway a de nouveau été considéré comme une solution. Le nouveau tramway peut transporter environ 300 passagers sur le tronçon de 12 km dans son propre lit. Aux heures de pointe, le tramway devrait circuler toutes les 4,40 minutes. Des bus à haut niveau de service (BHNS) supplémentaires seront également mis en place en direction d'Ans et de Fléron.
Pour l'entretien du réseau, une concession de 29 ans a été choisie dans le cadre d'une formule dite de PPP. Un PPP est un partenariat public-privé dans lequel le partenaire privé, en l'occurrence le consortium Tram'Ardent, qui comprend la société espagnole CAF, réalise l'investissement, et le gouvernement verse une annuité pour l'entretien.
Si tout se passe bien, l'inauguration officielle du tramway de Liège devrait avoir lieu le 31 janvier 2025. En attendant, il reste à voir ce que le nouveau gouvernement wallon entend faire des dossiers des deux extensions prévues par le précédent gouvernement vers Herstal (où les travaux ont déjà commencé) et Seraing.
La dernière extension, à l'exclusion des tramways qui y circulent, devait coûter 105 millions d'euros, mais les travaux s'élèveraient désormais à 355 millions d'euros.
L'objectif est que le tramway ne se limite pas à la seule ville de Liège mais qu'il desserve l'ensemble de la métropole liégeoise.
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