Les incendies de forêt ont propulsé le Canada parmi les quatre premiers émetteurs de CO2 au monde en 2023

Les incendies de forêt record de 2023 ont propulsé le Canada parmi les quatre pays les plus émetteurs de gaz à effet de serre de la planète cette année-là. C'est ce qui ressort d'une étude publiée mercredi dans la revue Nature.

En 2023, les incendies de forêt ont brûlé environ 15 millions d'hectares, soit environ 4 % de la superficie forestière totale du Canada, et plus de 200 000 personnes ont dû être évacuées. Les incendies de forêt ont représenté 27 % de la perte de la couverture forestière mondiale l'année dernière.

Quatrième place au classement

"Les forêts éliminent une grande quantité de carbone de l'atmosphère, qui est stocké dans leurs branches, leurs troncs, leurs feuilles et dans le sol. Lorsqu'elles brûlent, tout le carbone qui y est stocké est relâché dans l'atmosphère", explique James MacCarthy, chercheur associé à l'Observatoire mondial des forêts du WRI.

Les chercheurs ont déterminé que 2 371 mégatonnes de CO2 ont été libérées, faisant passer le Canada de la onzième à la quatrième place dans le classement des plus grands émetteurs de CO2. Le Canada se place ainsi derrière la Chine, les États-Unis et l'Inde pour 2023. Chine, les États-Unis et l'Inde en 2023.

Temps chaud et sec

Des scientifiques du World Resources Institute et de l'université du Maryland ont calculé que les incendies de forêt ont produit près de quatre fois plus d'émissions de carbone que les avions en un an et à peu près la même quantité de dioxyde de carbone que 647 millions de voitures en un an.

Les chercheurs préviennent que le temps chaud et sec à l'origine de ces incendies devrait devenir la norme d'ici les années 2050 et qu'il est "susceptible d'entraîner une augmentation de l'activité des incendies".

Puits de carbone

Un monde plus chaud signifie une saison des incendies plus longue, davantage d'incendies provoqués par la foudre, et surtout du bois et des broussailles plus secs qui s'enflamment "en raison de l'augmentation de la température", a déclaré l'un des scientifiques. L'année dernière, la température moyenne de mai à octobre au Canada a été supérieure de près de 2,2 °C à la normale, et certaines régions du Canada ont connu des températures de 8 à 10 °C supérieures à la moyenne en mai et en juin.

"Cela soulève la question de savoir si des incendies potentiellement plus fréquents et plus intenses dans les décennies à venir ne vont pas réduire la capacité des forêts canadiennes à continuer à servir de puits de carbone", a déclaré à l'AFP Brendan Byrne, auteur principal de l'étude.

Destruction d'une ville touristique bien-aimée

Le Canada a accepté, dans le cadre de l'Accord de Paris, de réduire ses émissions de carbone de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030. Selon les données du gouvernement, les émissions totales d'équivalent CO2 du Canada provenant de la combustion de combustibles fossiles en 2022 s'élevaient à 708 mégatonnes.

Cette année, la situation des incendies de forêt au Canada a été plus calme, mais toujours calamiteuse dans certaines régions. En juillet, la ville touristique bien-aimée de Jasper, dans l'ouest du pays, a été partiellement détruite.

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