La SNCB réduit sa promesse de trains supplémentaires

Ce que tant de navetteurs, de jeunes et de touristes attendaient avec impatience risque d'être un coup dur pour les voyageurs en train et un coup dur en termes de relations publiques pour la société ferroviaire belge NMBS/SNCB.

En effet, l'entreprise ferroviaire publique souhaite reporter l'élargissement de son offre, prévu pour la fin de cette année, en raison d'une pénurie de conducteurs. Le journal De Standaard et le radiodiffuseur public VRT ont été les premiers à l'annoncer.

Le ministre démissionnaire de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), n'est pas satisfait de cette décision et demande à la SNCB de la revoir. Il prévient que la société ferroviaire doit maintenant saisir l'opportunité offerte par le récent contrat de gestion. Si ce n'est pas le cas, le prochain gouvernement pourrait réduire les contrats, a déclaré M. Gilkinet.

Pas de trains de nuit

La SNCB veut transporter 30 % de passagers en plus d'ici 2032 ; à la fin de cette année, plusieurs trains supplémentaires seront déjà ajoutés. Fin 2026, 2 000 trains supplémentaires circuleront chaque semaine, ce qui représente 7,4 % de kilomètres en plus.

L'accent a été mis sur l'offre supplémentaire autour des grandes villes et sur des connexions plus tardives le week-end, ce que de nombreux jeunes attendent avec impatience.

Mais il n'en sera rien. Selon des documents obtenus par le journal De Standaard et la VRT, l'entreprise de transport veut revoir ses ambitions à la baisse. 13 des 15 projets qui devaient être lancés à la fin de cette année seront reportés.

Il s'agit notamment des trains nocturnes du vendredi et du samedi soir autour de Bruxelles et d'Anvers, des trains supplémentaires du week-end de Bruxelles vers Charleroi, Louvain-Liège, Termonde ou Alost, et des trains supplémentaires du dimanche entre Hasselt-Mol et la région d'Eeklo-Gand-Oudenaarde-Ronse.

Pourtant, selon De Standaard, le réseau ferroviaire belge est aussi régulièrement encombré, par exemple autour de la gare de Gand-Saint-Pierre et sur la ligne Malines-Vilvorde. Cette situation pourrait s'aggraver, car l'opérateur ferroviaire Infrabel souhaite laisser plus de temps entre les trains, tandis que la SNCB craint des obstacles supplémentaires à ses plans de croissance.

Problème persistant

La SNCB indique que la raison principale de la réduction de ses plans est qu'elle ne peut pas trouver de personnel et qu'elle manque de conducteurs. "Malgré de grands efforts pour recruter sur un marché du travail difficile, en particulier en Flandre et à Bruxelles, il y a une pénurie de conducteurs de train en décembre 2024 pour mettre en œuvre le plan de transport prévu", déclare la société ferroviaire. Il est maintenant proposé que les extensions soient reportées à la fin de l'année prochaine.

La SNCB est confrontée à des problèmes persistants, tels que le manque de personnel. Cependant, les retards dans la livraison des nouveaux trains entraînent également des retards et des suppressions de trains. Pour beaucoup, le fait que les chiffres donnés par la SNCB concernant le manque de personnel soient vagues reste une source d'inquiétude. Certains dépôts auraient des problèmes, par exemple, mais certainement pas partout.

L'année dernière, la NMBS/SNCB a pourvu 1 600 postes vacants. Cette année, il y en a 1 300, dont 400 conducteurs de train et 300 chefs de train. Là encore, la NMBS/SNCB n'a pas voulu divulguer le nombre de postes encore vacants.

Un salaire qui n'est cependant pas insuffisant

Les conditions de travail des conducteurs de train de la SNCB ne sont pas mauvaises. Le journal De Morgen écrit que ceux qui commencent leur formation gagnent au moins 3 050 euros bruts par mois. Les chèques-repas, 37 jours de vacances par an, une assurance hospitalisation, une carte de train gratuite dans le Benelux et des allocations familiales sont également inclus.

Cependant, les bons salaires et les bonnes pensions - vous pouvez prendre votre retraite à 55 ans, à condition d'avoir travaillé pendant 30 ans - sont contrebalancés par le travail le week-end, les horaires matinaux et tardifs, et l'accumulation de jours de compensation. Ces facteurs contribuent à un taux de rotation élevé et au fait que la SNCB, après des années de réductions forcées, n'est pas l'employeur le plus séduisant, en partie à cause d'une volonté d'efficacité élevée.

Gilkinet n'est pas content

Le ministre Gilkinet n'est pas satisfait de cette décision et a demandé à la direction et au conseil d'administration de revenir sur cette décision. Pour la première fois depuis des années, Gilkinet a conclu au cours de la dernière législature un contrat de gestion avec la SNCB qui prévoit un financement important : plus de 43 milliards d'euros sur dix ans. Le ministre attend de l'entreprise qu'elle respecte ses engagements, ce qui est d'autant plus important que le pays est confronté à des défis en matière de mobilité.

"Jamais l'entreprise ferroviaire n'a été dotée d'autant de moyens et de perspectives claires, avec un rôle aussi central au sein de notre transport", a déclaré Gilkinet. "Il appartient maintenant à la SNCB de jouer son rôle, de saisir l'opportunité et de s'organiser pour atteindre les objectifs, pour la première fois depuis dix ans."

Le ministre prévient : "Le risque, bien sûr, est que si nous ne le faisons pas, nos ambitions soient revues à la baisse, et que les contrats que nous avons signés soient remis en cause par le futur gouvernement, dont les projets de démantèlement des chemins de fer sont d'ores et déjà clairs. Ce serait dramatique pour l'entreprise, pour l'ensemble des salariés et pour les voyageurs".

Un autre plan controversé

L'adaptation des plans est aujourd'hui à l'ordre du jour du conseil d'administration de la SNCB, tout comme le projet controversé de mettre en place un nouveau train international rapide entre Bruxelles et Amsterdam, l'EuroCity. Cette nouvelle liaison supprimerait un train IC sur la ligne Anvers-Bruxelles, déjà très fréquentée. Plusieurs liaisons est-ouest seraient également affectées.

Chez VRT, l'association de voyageurs TreinTramBus se plaint de la manière dont la SNCB procède. "Ils font cela discrètement, sans en informer les communes concernées", déclare Peter Meukens. "Je trouve que c'est une drôle de façon de fournir un service public. Il se plaint également que le Comité consultatif des voyageurs n'ait pas été consulté, comme l'exige pourtant le contrat de service public.

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