Au volant de l'Omoda 5 EV, le prochain véhicule électrique chinois à rouler sur les routes belges

Chery Automobile, cinquième constructeur automobile chinois avec plus de 1,88 million de véhicules vendus dans le monde l'année dernière, annonce qu'il s'attaquera à la Belgique à partir de janvier 2025 avec deux modèles : l'Omoda 5 EV et le Jaecoo 7 PHEV. Alors que la marque attend le Salon de Bruxelles pour un lancement officiel, nous avons déjà pu prendre la route avec l'Omoda 5 EV, un SUV compact entièrement électrique, pour un premier essai.

Celui-ci est destiné aux familles et joue dans la ligue du Hyundai Kona EV, du BYD Atto 3 ou de la MG ZS, le premier VE chinois abordable à rouler sur les routes belges et à être introduit en Europe en 2019. Comme cette dernière, l'Omoda 5 EV ne vous fera pas tomber à la renverse mais devrait offrir un bon rapport qualité-prix si Chery parvient à maintenir le prix aussi bas qu'il l'est aujourd'hui en Espagne, soit quelque 37 900 euros.

Mode et nouveauté

Le nom de la sous-marque de Chery, "Omoda", n'est peut-être pas familier en Europe, mais il est déjà connu sur les marchés asiatiques, australiens et sud-américains. Chery a choisi le nom Omoda pour sa nouvelle série de SUV à partir de 10 000 suggestions, en commençant par la lettre "O", qui représente "tout nouveau", tandis que "Moda" signifie "tendance de la mode".

Les SUV crossover compacts sont à la mode dans le monde entier, mais l'Omoda 5 EV n'a pas l'air "flambant neuf" à première vue. Il ne se distinguera pas dans la masse des SUV compacts d'aujourd'hui. En fait, il pourrait tout aussi bien s'agir d'une Lexus ou d'une MG s'il n'y avait pas le gros lettrage "OMODA" sur son nez pour l'identifier. Il n'en reste pas moins moderne et élégant, et il n'y a pas de quoi avoir honte d'être vu dans ce véhicule.

Se fondre discrètement dans la circulation

Celle que nous avons conduite est l'une des rares préséries disponibles en Europe, la seule en Belgique à des fins d'essai, et elle porte une plaque d'immatriculation néerlandaise. Dans cette couleur sombre Phantom Grey, elle se distingue mais se fond dans la circulation presque discrètement, sans être remarquée, bien qu'elle soit la seule voiture de ce type sur la route aujourd'hui.

Selon Nikolas Capidis, Product Manager Omoda & Jaecoo Benelux, il s'agit d'une version adaptée au Moyen-Orient, dépourvue de logiciel néerlandais-français localisé et qui doit encore être adaptée au style de conduite de l'Europe de l'Ouest. Et c'est quelque chose que l'on remarque tout de suite en prenant la route.

La navigation intégrée, par exemple, ne dispose pas des bonnes cartes d'Europe de l'Ouest. Heureusement, Apple CarPlay et Android Auto sont de série, de sorte que les options du logiciel de navigation - qu'il s'agisse de Waze ou de TomTom à partir de votre smartphone - sont disponibles, et la connexion se fait sans problème par Bluetooth ou USB.

Un look haut de gamme

Dès l'entrée, la qualité de finition de l'intérieur surprend positivement, avec son aspect éco-cuir (synthétique) et ses coutures délicates, ses sièges sportifs, le double écran de 24,6 pouces qui occupe la moitié du tableau de bord, et le grand toit panoramique (ouvrant). Comme il s'agit d'un SUV compact, l'espace pour les jambes aux places arrière n'est pas infini, mais il est suffisant.

Il n'y a pas de bouton de démarrage ; il suffit d'appuyer sur la pédale de frein pour la mettre en marche et de sélectionner le mode de conduite à l'aide du levier de type Mercedes situé à droite du volant. Il y a peu de boutons physiques, sauf pour le dégivrage, la climatisation ou les feux de détresse sur la console centrale et les boutons classiques sur le volant pour l'audio, la commande vocale ou le régulateur de vitesse.

Pour la plupart des fonctions, vous devrez naviguer dans les menus de l'écran tactile central, y compris les modes de conduite Eco, Normal ou Sport. Le freinage régénératif est une option dans trois réglages, mais contrairement aux Coréens, il n'offre pas de palettes de changement de vitesse au volant.

Pas de véritable conduite à une pédale

Même dans sa configuration de freinage la plus poussée, la décélération est relativement modeste. On ne peut pas parler de "conduite à une pédale", où il suffit de lever le pied de l'accélérateur pour que la voiture s'arrête progressivement jusqu'à l'arrêt. C'est une chose à laquelle il faut s'habituer et qu'il faut apprécier, car la plupart des personnes qui prennent place à bord d'un véhicule électrique équipé d'une pédale d'accélérateur trouvent cela gênant au début.

Comme pour de nombreux VE (chinois) aujourd'hui, il faut s'habituer à plonger dans le logiciel pour trouver tous les réglages appropriés. Il existe des moyens de personnaliser certains boutons physiques, mais il faut du temps pour s'y retrouver. Cet Omoda ne fait pas exception à la règle.

Cependant, il faut Il faut cependant reconnaître qu'en conduisant beaucoup de véhicules électriques chinois ces derniers temps, tous maîtrisent assez bien leur logiciel, qui est raisonnablement intuitif et compréhensible à l'échelle internationale. On entend rarement parler de problèmes de logiciels qui retardent le lancement des véhicules électriques, comme cela a été le cas pour certains constructeurs automobiles européens.

Dérivé de la version ICE

Une chose que Chery a fait mieux que certains concurrents, où l'on ressent chaque petite ondulation de la route dans leurs VE, c'est que le châssis est réglé de manière raisonnablement confortable malgré le poids élevé du VE. Mais dans ce cas, 1 785 kg à vide, c'est relativement peu, grâce à une batterie modeste. Après tout, cette E5 est dérivée de la version à moteur à combustion interne et n'est pas construite sur une plate-forme spécifique aux VE.

Ce véhicule électrique est équipé d'un moteur électrique de moteur électrique de 150 kW entraînant les roues avant, alimenté par une batterie au phosphate de fer lithié (LFP) de 61,1 kWh. En théorie, cela permet une autonomie de 430 km (WLTP) et une consommation raisonnable d'environ 16 - 17 kWh/100 km, comme nous avons pu le déterminer expérimentalement lors d'une conduite quotidienne. expérimentalement en conduite quotidienne.

Fourchettes modérées

Sur le papier, Chery annonce 15,5 kWh /100 km. Une "autonomie moyenne réelle" de 345 km est une hypothèse plus sûre. Il s'agit en fait de l'Omoda E5 EV avec une "autonomie étendue", tandis qu'une version de base avec une batterie de 40 kWh et une autonomie de 300 km serait également proposée.

L'Omoda 5 EV n'est pas un champion de la charge rapide, puisqu'il lui faut 28 minutes sur un chargeur à courant continu pour passer de 30 à 80 % (seulement la moitié donc). Ce qui est pratique, en revanche, c'est que le port de charge se trouve devant le nez, comme sur la Renault Zoe, et qu'il est donc toujours facile de le brancher.

Ce n'est pas non plus un sprinter, comparé à la plupart des VE, puisqu'il lui faut 7,2 secondes pour passer de l'arrêt à 100 km/h, mais c'est peut-être plutôt positif pour le père ou la mère de famille moyen(ne) qui va la conduire. Le couple instantanément disponible de 340 Nm peut faire patiner les roues avant sur les surfaces mouillées. D'une manière générale, la tenue de route est correcte si l'on ne pousse pas la voiture dans ses derniers retranchements, qui surviennent plus tôt que prévu.

ADAS nécessitant un réglage

Les systèmes avancés d'aide à la conduite (ADAS) sont indispensables de nos jours, et l'Omoda 5 en possède treize. Il est équipé de série de fonctions telles que le maintien et le changement de voie, le régulateur de vitesse adaptatif, les caméras à 360° et le stationnement automatisé. Cependant, un bon cheval ne trébuche jamais, et ici Chery a quelques réglages à faire, ce qui est souvent le cas avec les VE chinois.

À bien des égards, les Chinois sont des précurseurs dans leur propre pays en matière de conduite semi-autonome, et souvent, les versions occidentales de leurs voitures ont certaines de ces fonctionnalités désactivées à des fins légales.

Les fonctions telles que le maintien automatique de la trajectoire ont tendance à "sur-agir", faisant passer l'Omoda entre les lignes blanches contre la volonté du conducteur et menaçant d'évoquer un sentiment de mal de mer chez les passagers, ce qui n'a pas encore été ajusté au style de conduite de l'Europe occidentale. Selon le chef de produit Nikolas Capidis, les ingénieurs d'un nouveau centre Chery spécialement créé pour l'Europe de l'Ouest s'attaqueront à ce problème, par exemple.

Recherche de concessionnaires

Cette Omoda 5 EV offre donc pas mal de confort pour un prix probablement abordable, mais quand sera-t-elle enfin disponible en Belgique ? Chery avait finalement prévu le lancement en Belgique après la Pologne et l'Italie à l'été 2024. Cependant, ce lancement a été retardé de plusieurs mois, car les négociations avec les concessionnaires automobiles belges ont pris plus de temps qu'initialement prévu.

Jusqu'à présent, quatre groupes de concessionnaires ont été officiellement annoncés pour la Belgique : Pagnotta dans le Limbourg, L'Universelle à Liège, Garage Serneels à Heist-op-den-Berg, et le groupe D&O Mobility avec 15 concessionnaires en Flandre, notamment à Roulers, Ypres, Furnes, Audenarde, Alsemberg ou Waterloo autour de Bruxelles.

Selon Taylor Zhang, Country Director Belgium & Luxemburg, Anvers, Gand, Bruges et Mons sont les prochaines villes, avec jusqu'à 20 concessionnaires couvrant l'ensemble du Belux. Les prix officiels n'ont pas encore été communiqués. Ils le seront lors du Salon de l'Automobile de Bruxelles, qui se déroulera du 10 au 19 janvier 2025.

Avec un prix de 37 000 euros ?

L'Omoda 5 EV se vend actuellement en Espagne au prix de 37 900 euros, un prix dont Chery est convaincu qu'il ne sera pas taxé de 21,3 % dans le meilleur des cas, et jusqu'à 36,3 % de droits de douane européens sur les VE chinois à long terme.

Elle a racheté l'ancienne usine Nissan en Espagne pour produire la voiture localement avec un partenaire espagnol pour le marché de l'UE. Jusqu'à présent, environ 1 400 voitures ont été construites à Barcelone en une seule équipe de travail, mais ce chiffre pourrait atteindre 150 000 d'ici 2029.

Toutefois, des médias espagnols spécialisés comme la Tribuna de la Automoción ont rapporté que Chery avait reporté ces plans en attendant l'issue des négociations en cours avec l'UE sur les droits de douane applicables aux VE chinois. Les responsables de Chery en Espagne et en Chine ont refusé de commenter le retard de l'Omoda 5, et aucun commentaire officiel n'a été fait par l'organisation BeLux.