Lineas présente la première locomotive fonctionnant à l'huile de cuisson usagée

Au port de la mer du Nord de Gand, l'opérateur ferroviaire Lineas a présenté sa nouvelle locomotive FAME, qui fonctionne à l'huile de cuisson usagée. La locomotive FAME ressemble à une variante diesel classique mais émet 85 % de CO2 en moins sur des voies non électrifiées. L'acronyme FAME signifie Fatty Acid Methyl Ester (ester méthylique d'acide gras), et bien que l'EMAG à base de déchets soit déjà utilisé dans les moteurs marins et les installations de combustion simples, il n'a jamais été utilisé pour les locomotives.

Lineas, le plus grand opérateur ferroviaire privé d'Europe, croit au potentiel de l'huile de cuisson usagée en tant que carburant durable pour une partie de son parc, qui compte quelque 250 locomotives. "Nous avons 150 trains diesel qui circulent en Europe", explique Kurt Coffyn, directeur de l'exploitation de Lineas. "Notre ambition est de les convertir tous".

La modification des moteurs, l'infrastructure et l'achat de pétrole ne sont pas nécessairement moins chers que le diesel conventionnel. Toutefois, à long terme, le secteur européen des transports devra payer des taxes sur les émissions s'il n'exerce pas ses activités de manière propre.

"Dans la phase de démarrage, c'est encore trop cher", déclare Daan Schalck, directeur général du port de Gand. "Mais à partir de 26 ou 27, on assistera à un revirement, car le CO2 deviendra si cher qu'il vaudra mieux prendre le produit durable, légèrement plus cher, que l'autre produit moins cher.

L'usine de biodiesel de Cargill à Gand /Cargill

Manque d'infrastructures de ravitaillement en carburant

Le train est généralement un moyen de transport très respectueux de l'environnement, puisqu'il fonctionne à l'électricité, sauf dans les endroits où aucune ligne à haute tension n'a été tracée, comme dans certaines zones des ports flamands.

Ensuite, les EMAG peuvent rendre les moteurs diesel polluants plus durables, bien que le manque d'infrastructures de ravitaillement en biocarburants entrave leur déploiement immédiat.

Lineas a pour objectif de réduire de 42 % d'ici 2030 ses émissions de type " scope 1′ ", c'est-à-dire les émissions directes qu'elle génère, y compris les biocarburants. Par exemple, le produit résiduaire du FAME est beaucoup plus durable que le biocarburant à base de colza.

En outre, North Sea Port souhaite également augmenter la part du transport de marchandises par rail de 10 à 15 %.

Lineas est actuellement en phase finale d'essai et devrait se poursuivre jusqu'en juin. Les essais, mis en place avec le groupe agro-industriel Cargill, installé dans le port de Gand depuis 2022 avec sa toute première usine de production de biodiesel à base de déchets, sont essentiels pour tester en profondeur les performances et la fiabilité des locomotives.

Baisse du fret ferroviaire

En octobre, il a été rapporté que Lineas était dans une situation financière désastreuse et que la faillite de la société était imminente sans une injection supplémentaire d'au moins 50 millions d'euros.

En février, le fonds d'investissement Argos Wityu et la Société fédérale de participations et d'investissements (FPIM/SFPI) ont annoncé qu'ils allaient recapitaliser la compagnie ferroviaire. Ils voulaient injecter 30 millions d'euros de capitaux frais et convertir 30 millions d'euros de dettes en capital.

Les chiffres de l'opérateur du réseau ferroviaire belge Infrabel montrent que les volumes de fret ferroviaire en Belgique ont chuté de 15 % pour atteindre 53,5 millions de tonnes, soit le niveau le plus bas depuis sept ans. Le ministre de la mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), souhaite les doubler d'ici 2030.

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