Dieselgate : Continenal condamné à une amende de 100 millions d'euros

L'équipementier automobile Continental a accepté une amende de 100 millions d'euros imposée par les procureurs pour son implication dans le fameux scandale des émissions diesel. L'amende est due à un "manquement négligent aux obligations de surveillance", ce qui signifie que l'entreprise n'a pas suffisamment inspecté les responsables et les gestionnaires de la fourniture d'unités de contrôle du moteur et de logiciels connexes qui ont été plus tard connus sous le nom de "dispositifs de tricherie".

Le ministère public de Hanovre a annoncé cette sanction dans le cadre d'une enquête en cours sur plusieurs entreprises et fournisseurs automobiles liés à la tricherie sur les émissions. ZF Friedrichshafen a déjà été condamné à 42,5 millions d'euros, tandis que Bosch a reçu 90 millions d'euros pour son rôle dans le scandale du "dieselgate". Étant donné que Bosch était un fournisseur de pièces pour les dispositifs de tricherie, les deux condamnations sont comparables, mais considérées comme "relativement légères".

Confiscation des bénéfices

Dans le cas de Continental, dont le siège est à Hanovre, 95 millions d'euros de l'amende concernent l'argent gagné en vendant les unités et les logiciels au groupe Volkswagen. En revanche, les 5 millions d'euros restants constituent une pénalité. Le ministère public a déclaré qu'il visait à confisquer les bénéfices réalisés par Continental dans le cadre de son implication dans le scandale. Il a donné à l'entreprise six semaines pour payer.

Tous les fournisseurs susmentionnés ont été condamnés à une amende pour le même motif ("violation par négligence des obligations de surveillance"), car il s'agit de la seule base juridique en Allemagne sur laquelle les avocats peuvent les poursuivre dans ce cadre.

Continental a confirmé dans un communiqué que l'amende ne ferait pas l'objet d'un appel. L'entreprise a souligné que la coopération avec le procureur et le renforcement de ses structures de conformité ont été des facteurs déterminants dans la fixation du montant de l'amende. La sanction n'aura pas d'incidence significative sur les bénéfices de 2024, car des provisions avaient été constituées à cet effet au cours des exercices précédents.

12 millions d'unités de contrôle du moteur

Le scandale, largement connu sous le nom de "dieselgate", est apparu pour la première fois en 2016 et a depuis lors profondément affecté l'industrie automobile mondiale. Il a été révélé que les véhicules étaient équipés d'un logiciel conçu pour tricher lors des tests d'émissions, ce qui se traduisait par des niveaux de pollution en conditions réelles bien plus élevés que ce qui était autorisé.

L'ancienne division "powertrain" de Continental a fourni plus de 12 millions d'unités de contrôle de moteur que les constructeurs automobiles, dont le groupe Volkswagen, ont utilisées pour contourner les réglementations en matière d'émissions.

En janvier de cette année, le tribunal administratif du Schleswig-Holstein, en Allemagne, a déclaré que la mise à jour des moteurs diesel proposée par Volkswagen à la suite du "dieselgate" était également illégale. Le procès contre Martin Winterkorn, PDG du groupe VW à l'époque, est toujours en cours.

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