La part de marché de Lineas, le plus grand opérateur privé de fret ferroviaire en Europe, est tombée en dessous de 50 %. Elle reste toutefois supérieure à la moyenne européenne. C'est ce qui ressort d'un rapport du régulateur ferroviaire belge.
Le rapport se réfère à 2023. Selon le Service de régulation des transports ferroviaires et des opérations aéroportuaires, la part de marché de Lineas est alors tombée à 49,1 %, contre 53,2 % en 2022.
Le bilan de la libéralisation
La baisse de la part de marché de Lineas est quelque part logique. En effet, depuis la libéralisation du transport ferroviaire de marchandises en Belgique en 2007, davantage de concurrents sont entrés sur le marché - ce qui s'est également produit dans d'autres pays.
Selon le gestionnaire du réseau ferroviaire Infrabel, 12 entreprises sont actuellement actives sur le marché du fret ferroviaire en Belgique. Outre Lineas, qui avait donc le monopole, il s'agit de CFL Cargo, Crossrail, DB Cargo Belgium, Europorte France, RailTraxx, SNCF Fret, HSL Belgium, RTB Cargo Belgium, Medway Belgium, TCA Rail et Certus Rail Solutions.
Toutefois, l'autorité de régulation indique que la part de marché de Lineas reste légèrement supérieure à la moyenne européenne des "opérateurs historiques", qui était de 48 % en 2022.
53,5 millions de tonnes de fret
Mais le rapport montre aussi que le transport ferroviaire n'augmente pas nécessairement, même si l'Europe et les gouvernements veulent plus de transport ferroviaire. Selon le rapport, 53,5 millions de tonnes de marchandises ont été transportées par le rail en 2023. C'est une baisse de 8 % par rapport à 2022 et le niveau le plus bas depuis sept ans.
"Cela peut être lié à la situation macroéconomique, avec une baisse particulièrement notable de 14 milliards des importations et des exportations, notamment dans les secteurs de la métallurgie et de la chimie", indique le rapport.
Principalement des trains nationaux
Il convient également de noter que davantage de marchandises sont transportées par des trains complets (60 %) que par des trains composites "étalés", appelés "Single Wagon Load" (SWL). Seuls cinq chemins de fer exploitent des trains SWL, et près de 95 % de ces trains sont organisés par deux chemins de fer. En d'autres termes, cela indique un degré élevé de concentration dans les offres SWL.
La part du transport intermodal, qui consiste à acheminer des marchandises par plusieurs moyens de transport sans manutention lors du changement de mode, a fortement diminué, passant de 43% à 27%, de même que celle des produits issus du secteur de la chimie (de 19% à 13%). La part des produits issus du secteur de la métallurgie a également légèrement diminué, passant de 26% à 25%, mais la part des produits en vrac a augmenté pour atteindre 25%.
La plupart (59%) des trains transportant des marchandises étaient également nationaux. Cependant, depuis la Belgique, le transport ferroviaire est principalement utilisé pour se rendre en Italie, en Allemagne, en France et aux Pays-Bas. Avec une ponctualité moyenne de 69,8 %, la ponctualité des trains de marchandises s'est également détériorée en 2023.
Difficile d'atteindre l'objectif
Un total de 29,5 millions d'euros a également été prélevé sur les frais de transport, ce qui représente un peu moins d'un tiers des revenus d'exploitation d'Infrabel. Les entreprises ferroviaires, par l'intermédiaire du gestionnaire de l'infrastructure, reçoivent encore des subsides pour rendre le fret ferroviaire plus compétitif, mais le programme de subsides expire à la fin de l'année 2025.
En Belgique, le rail représente actuellement 12,2% du transport (chiffres 2022). Pour l'Europe, il représente 17,1%, un pourcentage relativement stable depuis 2010. Si cette tendance se poursuit, il semble impossible d'atteindre l'objectif de doubler la part du rail d'ici 2030.
Commentaires
Prêt à participer à la conversation ?
Vous devez être un abonné actif pour laisser un commentaire.
S'abonner aujourd'hui