Malgré toute la couverture négative dont elles ont fait l'objet ces derniers temps, les ventes mondiales de véhicules électriques ont augmenté de 25 % en 2024. Selon les données de la société britannique Rho Motion, un cabinet de recherche sur les véhicules électriques, 17,1 millions de véhicules électriques à batterie ont été vendus l'année dernière.
Il y a une différence notable entre les régions. La progression en Chine est évidente (11 millions de véhicules électriques, +40 %), mais l'Amérique du Nord a également vendu 9 % de BEV en plus (1,8 million au total), tandis que le "reste du monde" a progressé de 27 %. Seule l'Europe a vu ses ventes de voitures électriques diminuer de 3 %, pour un total de 3 millions d'unités de BEV.
C'est donc principalement de cette région que proviennent tous les bruits alarmants d'effondrement du marché des VE. En Europe (Royaume-Uni et pays de l'AELE, Islande, Norvège et Suisse inclus), le marché des véhicules électriques a stagné et les voitures hybrides ont pris une part beaucoup plus importante du marché total, au détriment également des voitures à moteur à combustion interne (essence et, plus particulièrement, diesel).
C'est la politique, stupide...
Pour paraphraser Bill Clinton, les incitations gouvernementales et autres mesures jouent encore un rôle important. En Allemagne, par exemple, la disparition soudaine de toutes les incitations à la fin de 2023 a entraîné un effondrement des ventes de BEV en 2024.
D'autre part, les objectifs fixés par le gouvernement britannique ont propulsé le Royaume-Uni au rang de premier grand pays pour les ventes de BEV, avec une augmentation de 21,4 %. Ainsi, tout comme les incitations sur les prix des BEV, qui sont encore trop chers sans elles, les primes à la casse des vieilles voitures sont toujours nécessaires.
"La carotte et le bâton fonctionnent toujours", déclare Charles Lester de Rho Motion. "Il est certain que les mesures d'incitation en faveur des voitures électriques aux États-Unis, abandonnées par le nouveau président, influenceront les ventes de VE dans ce pays.
En Europe, les tarifs européens sur les émissions de CO2 joueront également un rôle, et l'année 2025 sera cruciale à cet égard. "De nombreux gouvernements européens ne placent pas les mesures d'incitation en faveur des VE parmi leurs priorités, et le prix des nouveaux modèles électriques est encore trop élevé", note William Roberts, un autre analyste de Rho Motion.
Enfin, les droits de douane sur les voitures électriques chinoises commenceront à affecter leurs ventes au cours du premier semestre 2025. Néanmoins, ils s'efforcent de contourner le contrecoup éventuel de ces mesures en cherchant à produire localement ou en s'associant à des fabricants européens, comme Leapmotor et Stellantis, par exemple.
Influence sur la politique
Lorsque les médias ont commencé à diffuser des messages sur la baisse ou le ralentissement des ventes de VE, David Reichmuth, de l'Union of Concerned Scientists, a suggéré que l'une des motivations de ces faux titres pourrait être d'influencer les réglementations.
L'idée est qu'en prétendant que les ventes de VE se "refroidissent", alors que ce n'est pas le cas, les constructeurs automobiles pourraient convaincre les gouvernements de revenir sur leurs engagements futurs, ce qui permettrait à certains de continuer à faire comme si de rien n'était. 2025 nous dira où nous allons, en espérant que nos politiciens aient enfin une vision de ce que nous voulons faire au lieu d'avancer et de reculer sans cesse.
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