La plupart des conducteurs de VE effectuent des trajets sans se recharger en cours de route

Une enquête néerlandaise analysant les habitudes et les difficultés des conducteurs de véhicules électriques a permis de faire la part des choses entre la réalité et la fiction en ce qui concerne la conduite électrique. Il apparaît que plus de la moitié des conducteurs n'ont jamais besoin de recharger leur véhicule en cours de route et que l'écrasante majorité d'entre eux le font à l'aide de panneaux solaires. Si vous cherchez à connaître les besoins réels du conducteur de VE moderne, vous les trouverez dans cette étude.

Les Pays-Bas étant l'un des pays les plus avancés en matière d'adoption de la voiture électrique, ils disposent depuis le début d'une communauté croissante d'e-conducteurs, qui fournissent des données fiables sur ce que c'est que de conduire une voiture électrique.

3 000 répondants

L'étude annuelle Nationaal Laadonderzoek 2025, publiée cette semaine par l'agence d'innovation du gouvernement néerlandais, RVO, en collaboration avec ElaadNL et la Vereniging Elektrische Rijders (VER), donne une image claire de ce marché en pleine maturation. Plus de 3 000 personnes interrogées - un échantillon représentatif des propriétaires de véhicules électriques à batterie - ont révélé l'évolution des habitudes de recharge à mesure que la mobilité électrique se généralise.

Les principales conclusions de l'enquête nationale sont que les conducteurs rechargent de plus en plus à domicile, en exploitant les panneaux solaires sur les toits et les tarifs intelligents. Leur plus grande inquiétude n'est pas l'angoisse de l'autonomie, mais les problèmes à l'étranger concernant la fiabilité de la recharge et la confusion des prix dans les stations publiques.

De la nouveauté à la nécessité

Le marché néerlandais a dépassé sa phase d'adoption précoce, autrefois dominée par les pionniers qui s'aventuraient dans la technologie de la conduite électrique. Selon l'étude, 41 % des conducteurs qui ont opté pour un véhicule électrique cette année appartiennent désormais à la "majorité précoce ou tardive de la courbe de Rogers".

 

La courbe de Rogers est une approche scientifique générale de la diffusion de l'innovation. Les "majorités précoces ou tardives" sont deux grands groupes intermédiaires qui adoptent une nouvelle technologie une fois qu'elle a fait ses preuves, mais pas avant. En d'autres termes, les Pays-Bas ont atteint une phase où la voiture électrique est passée du statut de nouveauté à celui de nécessité. La pénétration du marché des ventes de VE aux Pays-Bas s'élève à 35 %, et avec la Belgique à 30 %, le profil devrait être comparable.

Il est intéressant de noter que ces utilisateurs grand public font état d'expériences largement similaires à celles des vétérans pionniers, mais qu'ils ont de nouvelles attentes en matière de transparence des prix et de commodité.

C'est à la maison que se trouve le chargeur

Le fait le plus marquant reste la prédominance de la recharge à domicile. Près des deux tiers (61 %) de tous les kilomètres électriques sont rechargés à la maison, et plus de 80 % pour ceux qui disposent d'une voie d'accès privée. Dans ce groupe, neuf personnes sur dix possèdent des panneaux solaires et sept personnes sur dix déclarent charger délibérément leur véhicule aux heures où le soleil brille.

Elle coïncide avec l'essor de la recharge intelligente, ce qui signifie que le passage à la conduite électrique entraîne un changement de mentalité axé sur les coûts. Il n'est pas surprenant de constater que les conducteurs en location (35 %) utilisent davantage les chargeurs publics, tandis que les clients privés (25 %) ont tendance à limiter ces sessions.

En revanche, les conducteurs qui ne disposent pas d'un parking privé font massivement appel à l'infrastructure publique, 63 % de leur recharge se faisant à des bornes en bord de route, le reste étant constitué par les lieux de travail et la recharge rapide.

Le réseau public s'améliore, mais la confusion persiste

Selon les personnes interrogées, ces chargeurs publics sont devenus plus fiables et plus nombreux. Parmi eux, 95 % déclarent avoir une station à moins de cinq minutes de marche, et 59 % indiquent qu'elle est généralement disponible - contre un peu moins de la moitié en 2023. Malgré cela, près d'un tiers des personnes interrogées admettent qu'elles connaissent rarement le prix avant de se brancher, malgré les nombreux appels en faveur de tarifs plus clairs.

La recharge rapide est de plus en plus populaire pour les longs trajets, mais 39 % des utilisateurs citent les vitesses plus lentes que celles annoncées comme leur plus grande frustration. Néanmoins, les trois quarts d'entre eux déclarent n'avoir jamais rencontré de problèmes graves.

L'étude révèle également comment l'angoisse de l'autonomie se manifeste dans la vie réelle : un peu moins de la moitié des conducteurs (48 %) déclarent qu'ils n'ont jamais besoin de recharger leur véhicule en cours de route. La technologie actuelle des batteries semble tout à fait adéquate pour assurer le kilométrage nécessaire.

Voyages à l'étranger

Il en va différemment pour les voyages de vacances. Près de quatre conducteurs de VE sur cinq emmènent désormais leur voiture à l'étranger, ce qui représente une forte augmentation par rapport à l'année dernière. Toutefois, il ne faut pas négliger le fait que 40 % d'entre eux éprouvent des frustrations, le plus souvent en raison de chargeurs en panne ou de longues files d'attente dans les stations d'autoroute. L'enquête note que les conducteurs néerlandais qui se rendent dans le sud pour leurs vacances d'été emportent plus de cartes de recharge que ceux qui restent chez eux, signe de la fragmentation persistante de l'infrastructure européenne.

Mais, comme indiqué plus haut, le signe de progrès le plus évident est sans doute l'essor de la "recharge intelligente". Quarante et un pour cent des utilisateurs domestiques déplacent désormais leur consommation vers des heures où les tarifs dynamiques sont moins chers, soit le double du chiffre de l'année dernière. La moitié d'entre eux souhaitent adopter la recharge bidirectionnelle, transformant leur voiture en une batterie capable de réinjecter de l'énergie dans le réseau. Mais des inquiétudes subsistent : 45 % s'inquiètent de l'impact sur la durée de vie des batteries.

Pour les décideurs politiques, les résultats soulignent à la fois les succès et les défis. Les conducteurs néerlandais de VE sont en avance sur la courbe en termes d'intégration solaire et de tarification dynamique. Pourtant, nombre d'entre eux restent perplexes face à leurs systèmes de facturation et hésitent à franchir la frontière avec leur véhicule.

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