Musk et Tavares s'en tiennent à leurs énormes rémunérations

Bien que les constructeurs automobiles soient confrontés à des vents contraires en raison de la stagnation de l'adoption des véhicules électriques et qu'ils doivent procéder à des réductions drastiques, Elon Musk, PDG de Tesla, et Carlos Tavares, PDG de Stellantis, percevront des salaires exorbitants cette année. La rémunération record de 36,5 millions d'euros approuvée pour Carlos Tavares suscite un débat politique en France.

Le plan de rémunération du dirigeant portugais de Stellantis le place au rang de PDG automobile le mieux payé parmi les marques historiques. Son salaire astronomique de 36,5 millions d'euros avait déjà été proposé le mois dernier, mais devait être officiellement approuvé lors de l'assemblée générale des actionnaires cette semaine.

La prime est justifiée, car la valeur de l'entreprise a doublé depuis sa création en 2021, et Tavares est réputé avoir préparé avec succès ses quatorze marques à la transition énergétique, selon le conseil d'administration.

Une affaire américaine ?

Le gouvernement français étant actionnaire de Stellantis à hauteur de 6 % et ayant des représentants au conseil d'administration de la société, le salaire a suscité l'opposition de la gauche. M. Tavares gagne 518 fois plus que l'employé moyen de Stellantis.

L'année dernière, Emanuel Macron a préconisé un plafonnement de la rémunération des PDG au niveau européen en raison du salaire de M. Tavares. Toutefois, son salaire élevé reflète davantage les pratiques capitalistes américaines basées sur des primes extraordinaires et des récompenses sous forme d'actions.

Ses homologues européens chez Mercedes et BMW gagnent beaucoup moins (entre 6 et 10 millions d'euros). Stellantis réalise 52 % de son chiffre d'affaires en Amérique du Nord, tandis que des PDG comme Tim Cook d'Apple (99 millions d'euros) ou Sundar Pichai d'Alphabet (220 millions d'euros), dont le siège est à l'étranger, gagnent beaucoup plus que M. Tavares.

Ces fortes différences régionales se retrouvent également chez Tesla. Le fabricant de véhicules électriques souhaite présenter à nouveau à ses actionnaires, lors de la prochaine assemblée générale, un plan de rémunération substantiel pour le PDG Elon Musk.

Cette proposition, initialement approuvée en 2018 mais récemment annulée par un juge, visait à attribuer à Musk des actions Tesla sur une période de dix ans. Le paquet était évalué à environ 56 milliards de dollars (52 milliards d'euros), un chiffre qui n'a pas plu à tous les actionnaires. Le juge a estimé qu'ils avaient été mal informés au sujet du conseil d'administration.

Timing malchanceux

Malgré la décision du tribunal, le conseil d'administration de Tesla réaffirme son soutien au plan, estimant que le leadership et la vision de Musk sont essentiels à la réussite de l'entreprise. Le moment est toutefois mal choisi.

Confrontée à une concurrence accrue sur des marchés clés comme les États-Unis et la Chine - où les fabricants locaux, en particulier BYD, sont désormais en tête - Tesla a annoncé une réduction de 10 % de ses effectifs, expliquant la nécessité de réduire les coûts et d'éliminer les doublons dans ses opérations mondiales.

La toile de fond de ces manœuvres d'entreprise comprend une chute notable de 37 % du cours de l'action Tesla depuis le début de l'année.

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