Infrabel investit 80 millions d'euros dans de nouveaux capteurs pour des trains plus sûrs et plus ponctuels

L'opérateur du réseau ferroviaire belge Infrabel et la multinationale française Alstom, fabricant de matériel roulant, installeront jusqu'à 10 000 nouveaux capteurs le long du réseau ferroviaire belge au cours de la prochaine décennie. À cette fin, les deux entreprises ont signé un contrat de 80 millions d'euros.

Les capteurs ou dispositifs de détection des trains devraient, entre autres, contribuer à améliorer la ponctualité des trains.

JADE 3 capteurs

Le réseau ferroviaire belge compte actuellement quelque 12 500 capteurs de courant de rail (appelés SK), en moyenne tous les 1 500 mètres. Au cours des dix prochaines années, Alstom fournira à Infrabel jusqu'à 10 000 capteurs "JADE 3", le dernier type de SK développé à Charleroi, pour détecter les trains. Grâce à ces capteurs, les aiguilleurs peuvent contrôler à distance la circulation des trains en toute sécurité.

Chaque dispositif envoie une tension électrique sur les voies. Lorsqu'un train passe devant, la roue métallique du train crée un court-circuit qui détecte le train. C'est ce qu'on appelle un circuit courant-voie. De cette manière, les stations de contrôle d'Infrabel peuvent suivre chaque train lorsqu'il passe d'un capteur à l'autre.

Ces mêmes capteurs permettent également de fermer les passages à niveau à temps lorsqu'un train approche. "On peut comparer ces appareils à une ampoule électrique à la maison", explique Hannes Denis, chef de produit chez Infrabel, comme l'indique l'agence de presse Belga. "En cas de court-circuit, la lampe s'éteint. Chez nous, une lampe éteinte signifie qu'un train passe".

Des performances élevées sont importantes pour la régularité des trains

Cependant, de nombreux capteurs actuels sont obsolètes et doivent être remplacés. Ils sont également sujets à des dysfonctionnements, qui ont entraîné près de 50 000 minutes de retard et 750 trains annulés l'année dernière.

Les nouveaux capteurs JADE 3 sont moins sujets aux pannes et indiquent eux-mêmes quand une maintenance est nécessaire, avant même qu'ils ne tombent en panne. Le contrat comprend également la maintenance des capteurs pendant 20 ans.

Fabriqué en Belgique

Les capteurs ont été développés au centre d'expertise d'Alstom à Charleroi. Ils seront fabriqués par deux sous-traitants belges : la société flamande Connect Group et la société wallonne Alpha Innovations. Jusqu'à présent, cette fabrication était réalisée en Hongrie. Le contrat représente une trentaine d'emplois - chez Alstom et ses sous-traitants - sur 10 ans.

Le contrat souligne également le rôle d'Infrabel en tant qu'accélérateur économique : chaque euro investi par Infrabel génère 2,83 euros d'impact brut positif sur le PIB de la Belgique.

Pour le plan d'investissement 2022-2024, Infrabel dispose de 2,497 milliards d'euros de la dotation classique, complétés par 222 millions d'euros du plan de transition belge et 135 millions d'euros via le fonds de relance européen.

Pour Benoît Gilson, directeur d'Infrabel, le contrat avec Alstom est également un signe important que les emplois dans le secteur de l'électronique peuvent rester en Belgique. "En matière d'électronique, nous pensons généralement à la Chine", a-t-il déclaré. "Mais Alstom a réussi à soumettre une offre compétitive et à remporter l'appel d'offres avec une production en Belgique. C'est donc possible.